Un passionnant dossier, avec six articles, produit par la direction de la prospective de la Métropole de Lyon.
Avec la pénurie de masques, de respirateurs, de semi-conducteurs, de produits alimentaires, la pandémie de Covid-19 a révélé au grand jour la dépendance de la France et de ses voisins européens aux industries étrangères. Si le constat est amer, il a permis l’émergence d’un consensus : remettre à l’agenda politique la réindustrialisation et, avec elle, retrouver une forme de souveraineté économique.
Mais qu’entend-on par-là ? Le dossier commence par battre en brèche le mythe de la relocalisation massive des secteurs stratégiques, irréaliste, pour explorer de manière plus pragmatique les nouveaux visages que pourraient prendre l’industrie de demain.
La mettre au service de l’urgence climatique est un impératif. Les engagements pris en faveur de la décarbonation de l’économie donnent déjà un cadre, mais certains militants écologistes appellent à une planification industrielle et écologique plus drastique, pour accélérer le processus.
Bien sûr, il faudra composer avec les héritages du passé, infrastructures obsolètes, pratiques trop énergivores, sols pollués, etc., et en tirer les enseignements pour « destaurer », c’est-à-dire réduire certaines activités, renoncer à d’autres, et rediriger les moyens vers les activités essentielles.
Intégrer ces enjeux implique de penser autrement et surtout avec tous. D’abord les salariés, porteurs de savoir-faire, attachés à leur outil de travail et prêts, pour nombre d’entre eux, à devenir des acteurs du changement. Ensuite, la puissance publique, pour donner un cap et mettre en œuvre les transformations qui s’imposent. Enfin, les citoyennes et les citoyens, pour renouveler l’imaginaire industriel et réconcilier la société et sa capacité de production.
